Le Cercle des poètes disparus: Adaptation ou Réplication ?
Le film ‘Le Cercle des poètes disparus’, sorti en 1989 et réalisé par Peter Weir, a marqué son époque. Inspirant, motivant et émouvant, il met en scène un enseignant iconoclaste, John Keating, joué par Robin Williams, qui encourage ses élèves à rompre les chaînes des conventions et à suivre leurs passions. Près de 30 ans plus tard, nous voyons une adaptation théâtrale de ce chef-d’œuvre à Paris, avec Stéphane Freiss dans le rôle de John Keating.
Fidélité ou manque de créativité ?
D’un point de vue, l’adaptation d’Olivier Solivérès reste fidèle à l’original, jusqu’au point où certains disent que c’est une réplication plutôt qu’une adaptation. Si certains peuvent montrer du doigt cette fidélité et accuser l’adaptation de manquer de créativité, d’autres estiment que l’adaptation théâtrale réussit à capturer l’essence même du film original tout en conservant l’atmosphère unique du théâtre.
Par exemple, la scène emblématique où les élèves se dressent sur leur bureau pour saluer leur professeur avec le fameux « Oh Capitaine, mon Capitaine… » garde toute sa force et son intensité dans la version théâtrale. La réussite de cette scène sur scène est notamment due à la mise en scène soignée et au jeu d’acteur exceptionnel.
Un Tramway Nomme Désir: une relecture contemporaine
Inspiré de l’œuvre de Tennessee Williams, « Un tramway nommé désir », mis en scène par Pauline Susini, est une autre production marquante qui nous transporte dans les années 1950 aux États-Unis. L’histoire d’une héritière ruinée, Blanche, qui s’installe chez sa sœur Stella dans un quartier pauvre de La Nouvelle-Orléans, est à la fois un thriller psychologique et une comédie dramatique complexe.
Focus sur les relations sœurs
Pauline Susini a choisi de se concentrer sur les relations entre les deux sœurs Stellla et Blanche. Ce choix permet d’explorer plus en profondeur la complexité des relations familiales, souvent chargées d’amour et de ressentiment. L’ambiguïté de ces relations est poignante et bien mise en scène. La déconstruction progressive du personnage de Blanche, incarné de façon époustouflante par Christina Reali, donne au spectacle une dimension psychologique intense.
Une scénographie contemporaine
La scénographie de cette production est également remarquable. L’utilisation d’un grand rideau de gaz et d’un jeu de lumière contemporain contribue à créer une atmosphère inquiétante et fantomatique, qui correspond parfaitement à la folie vertigineuse de Blanche.
Laisser de côté le désir et la sensualité
Le seul reproche qui peut être fait à cette mise en scène est l’absence du thème du désir et de la sensualité, qui est pourtant au cœur de l’œuvre originale. Cette absence est perceptible, et bien que cela n’enlève rien à la qualité de la pièce, on se demande pourquoi ce choix a été fait.
En conclusion, ‘Le Cercle des poètes disparus’ et ‘Un tramway nommé désir’ sont deux relectures contemporaines qui nous invitent à revoir ces deux classiques sous un nouvel angle, à la fois respectueux de l’œuvre originale mais également propre à chaque mise en scène.
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