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Le spectacle du « roman national » financé par la région Auvergne-Rhône-Alpes

La culture de l’Histoire au service d’une idéologie politique

La région Auvergne-Rhône-Alpes a récemment fait parler d’elle en finançant la création d’un spectacle retraçant l’histoire de la France, intitulé « Le Roman national ». Mais derrière cette initiative se cache une volonté politique de promouvoir une certaine vision de l’Histoire et de la culture française. Ce choix de financement interroge sur la place de la culture et de l’Histoire dans nos sociétés et sur la nécessaire indépendance des artistes vis-à-vis du pouvoir politique.

Un financement sous contrôle politique

Le spectacle « Le Roman national » a été créé dans le cadre du dispositif « Spectacle Vivant en Auvergne-Rhône-Alpes » qui, selon la région, vise à « soutenir et valoriser la création artistique régionale ». Pourtant, le choix de ce spectacle en particulier laisse planer un doute quant à l’objectivité de cette volonté. En effet, le scénario et les textes ont été écrits par Philippe de Villiers, un homme politique connu pour ses opinions conservatrices et nationalistes. Ce financement apparaît alors comme une opération de communication politique, visant à promouvoir une certaine idéologie à travers le prisme de la culture et de l’Histoire.

Une vision orientée de l’Histoire

Le choix du titre « Le Roman national » en dit long sur la volonté de ce spectacle de raconter une histoire mythifiée, en donnant une dimension épique et un sens patriotique à des événements historiques. Le but est ici de promouvoir une certaine fierté nationale en projetant sur le passé des valeurs et des idées contemporaines. Cette vision orientée de l’Histoire, qui ne présente qu’une seule facette de la réalité, peut conduire à une déformation de la mémoire collective. Elle nuit également à la réalité historique en occultant des enjeux et des événements majeurs, ainsi qu’en effaçant les voix des minorités et des opposants politiques de l’époque.

La culture au service de la politique

Le financement de ce spectacle par la région interroge également sur le rôle de la culture et de l’Histoire dans nos sociétés. En mettant en avant une vision politique de l’Histoire, le pouvoir régional instrumentalise la culture pour servir ses propres intérêts. Cela va à l’encontre de la mission de l’art et de la culture, qui est de questionner le monde et de proposer des regards critiques sur la société. En ce sens, cette décision de financement remet en cause la liberté de création et d’expression des artistes.

Une réduction de la culture à un produit commercialisable

Le financement de ce spectacle par la région traduit également une vision de la culture comme un produit commercialisable. En effet, le dispositif « Spectacle Vivant en Auvergne-Rhône-Alpes » est destiné à soutenir des initiatives qui ont un potentiel économique. Ce critère d’éligibilité peut ainsi favoriser des projets formatés pour plaire au plus grand nombre et s’éloigner des productions plus audacieuses et moins rentables. La culture se trouve alors réduite à un produit de consommation de masse, sans valeur artistique ni réflexion.

La nécessité d’une indépendance des artistes

Face à cette instrumentalisation de la culture par le pouvoir politique, il est nécessaire de rappeler que les artistes ont un rôle à jouer dans la défense de l’indépendance de leur travail. L’artiste doit avoir la liberté de créer sans subir de pression ou de contrainte extérieure, afin de proposer des oeuvres singulières et libres de toute influence politique. Cette indépendance est une garantie pour la diversité culturelle et la vitalité de la création artistique.

Le rôle essentiel de la société civile

Pour préserver cette liberté de création, il est également primordial que la société civile reste vigilante face à ces tentatives d’instrumentalisation de la culture par le pouvoir politique. En soutenant des initiatives culturelles indépendantes et en encourageant la diversité artistique, la société civile peut agir en faveur d’une culture qui ne soit pas soumise aux diktats politiques. L’Histoire et la culture appartiennent à tous, et il est essentiel de les préserver de toute volonté de manipulations idéologiques.

Conclusion

Le financement par la région Auvergne-Rhône-Alpes du spectacle « Le Roman national » révèle une volonté politique de promouvoir une vision orientée de l’Histoire et de la culture française. Ce choix interroge sur la place de la culture dans nos sociétés et soulève des questions essentielles sur l’indépendance des artistes vis-à-vis du pouvoir politique. Face à cette instrumentalisation de la culture, il est essentiel de défendre la liberté de création et de rester vigilant pour préserver une culture libre et diverse.

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