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Mime l’art du silence retrouve sa voix

Silence, on rêve le retour en grâce du mime sur scène

Vendredi soir, dans une petite salle feutrée du centre-ville, les lumières s’éteignent. Un rideau rouge s’ouvre doucement. Pas un mot. Juste un homme en noir et blanc, au visage fardé, qui s’avance sous les projecteurs. Il n’a besoin d’aucun micro pour captiver. Il suffit d’un geste, d’un regard, d’un souffle… et le public entre dans un autre monde.

Ce soir-là, Jules Perrin, mime contemporain originaire de Toulouse, a redonné vie à un art trop souvent oublié. Et à voir les applaudissements debout à la fin du spectacle, on comprend que le mime n’a pas dit son dernier mot.

Un art sans mots mais pas sans émotion

On pourrait croire que le mime est dépassé, trop classique, presque poussiéreux. Mais ceux qui étaient dans la salle vous diront l’inverse. Car ce que Jules propose, ce n’est pas du mime figé dans une époque. C’est un voyage sensoriel, où l’on rit, où l’on s’émeut, parfois même jusqu’aux larmes. Il fait surgir des personnages sans dire un mot, crée des murs invisibles, nous transporte dans un ascenseur imaginaire ou sur un quai de gare où le temps s’arrête.

« Le plus beau compliment, c’est quand on me dit : je me suis senti enfant pendant une heure« , confie-t-il après la représentation, un large sourire encore peint sur les lèvres.

Le public redemande du corps, du vrai

Dans un monde saturé d’images, de sons, de notifications, il y a quelque chose de profondément rafraîchissant à assister à un spectacle qui mise uniquement sur le corps. Pas de texte, pas de musique tonitruante, pas d’effets spéciaux. Juste un artiste, une scène, une lumière.

Et ça fonctionne. Le public ne décroche pas une seconde. On sent même, dans la salle, une forme de gratitude. Celle de vivre un moment suspendu, loin de l’agitation numérique, dans une bulle de poésie muette.

Une nouvelle génération de mimes émerge

Ce retour du mime n’est pas un hasard. Une nouvelle génération d’artistes s’approprie cet art ancien pour mieux le réinventer. Ils y injectent de la danse, du théâtre physique, parfois même de l’humour absurde. Jules, formé à l’école Marceau mais aussi aux arts du cirque, fait partie de cette vague.

Son spectacle, intitulé « Les Silences en mouvement », tourne actuellement dans toute la région. Chaque représentation affiche complet. Une preuve que le public a soif de spectacles vivants, sensibles et sans artifices.

Conclusion : une ode au silence qui en dit long

Quand les lumières se rallument, les spectateurs ont encore le regard ailleurs. Dans ce monde invisible qu’ils viennent de quitter à regret. Ce n’est pas tous les jours qu’un spectacle nous fait du bien, sans jamais prononcer un mot.

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