
Un huis clos bouleversant « La Confession » électrise la scène montalbanaise
Le silence est lourd. L’éclairage minimal. Sur scène, deux personnages, un banc, une tension palpable. Et puis, des mots. Des aveux. Des blessures qui remontent à la surface. Ce vendredi soir, la salle des fêtes de Montauban a été le théâtre – au sens le plus noble du terme – d’un moment suspendu avec la pièce « La Confession », mise en scène par Aude Lemoine et portée par un duo d’acteurs incandescents.
Deux voix, un secret
C’est un dialogue à huis clos. Une femme, brillante avocate, retrouve un homme qu’elle n’a pas vu depuis vingt ans. Il fut son professeur, son mentor, puis… son bourreau. Ce qu’ils vont se dire en une heure trente va bouleverser les spectateurs, happés dans un crescendo émotionnel d’une rare intensité.
Le texte, ciselé, ne laisse aucun répit. Pas de superflu, pas de pauses inutiles. Chaque phrase est une lame, chaque silence est une gifle. C’est du théâtre à l’état brut, presque viscéral.
Un jeu d’acteurs à couper le souffle
Si la pièce fonctionne aussi bien, c’est surtout grâce au jeu époustouflant des deux comédiens. Laurent Michel, dans le rôle du professeur, oscille entre arrogance défensive et fêlures profondes. Face à lui, Claire Duval incarne la force fragile, la résilience blessée, l’intelligence froide qui lutte contre l’émotion. Les regards échangés, les mouvements millimétrés, les changements de rythme… tout est maîtrisé avec une justesse troublante.
Certains spectateurs en larmes à la sortie confiaient même avoir eu « l’impression d’être dans la pièce, assis sur le banc avec eux ».
Une mise en scène sobre mais puissante
La force de « La Confession », c’est aussi sa mise en scène. Tout repose sur la parole, les corps, la lumière. Pas de décors grandiloquents, juste une salle plongée dans une semi-obscurité, éclairée par quelques spots froids. Un choix esthétique assumé qui laisse toute la place au jeu et à l’intensité dramatique.
La musique, discrète et parfaitement intégrée, vient par touches renforcer l’atmosphère tendue sans jamais alourdir le propos.
Quand le théâtre secoue les consciences
Au-delà de l’émotion, « La Confession » pose de vraies questions. Jusqu’où peut-on pardonner ? Que devient la mémoire face au silence ? Comment affronter ce que l’on a tu ? Des thématiques qui résonnent fortement dans l’actualité, et qui donnent au spectacle une profondeur politique et sociale incontestable.
Il ne s’agit pas ici de simplement passer un bon moment. Il s’agit de ressentir, de réfléchir, de se remettre en question.
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