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Laurène Marx : « Le théâtre c’est du langage et le langage c’est mouvant »

Introduction à l’univers de Laurène Marx

Laurène Marx est une figure montante du théâtre contemporain, une écrivaine et performeuse qui explore les dimensions les plus profondes de l’humanité. Évoluant dans un monde où les mots ont le pouvoir de transformer et de provoquer, Laurène affirme que « le théâtre cest du langage et le langage cest mouvant« . Ses œuvres, souvent ancrées dans la réalité des individus qu’elle côtoie, révèlent des thématiques de violence, d’exclusion sociale, et de racisme.

La récente pièce de Laurène, intitulée « Portrait de Rita », illustre parfaitement son approche. Avec une sensibilité particulière, elle nous invite à plonger dans la vie d’une femme d’affaires camerounaise, Rita, dont le fils Mathis est devenu la victime tragique de violences policières.

Le personnage de Rita et son contexte

Rita est une femme forte et résiliente, récemment installée en Belgique. Elle est confrontée à des défis énormes dans un environnement qui lui est étranger. Le portrait de Rita est d’autant plus poignant que son fils, Mathis, est à peine âgé de neuf ans lorsqu’il subit des brutalités policières. Le lien entre maternité, traumatismes et société est central dans cette histoire.

Les éléments clés qui caractérisent le parcours de Rita incluent :

  • Origine camerounaise : Son parcours unique et ses luttes en tant qu’immigrée.
  • Victime de violence : Le traumatisme infligé à son fils, une réalité malheureusement commune pour de nombreuses familles.
  • Résilience : La force de Rita dans la quête de justice et de dignité.
  • Grâce à des entretiens approfondis, Laurène Marx parvient à capter l’essence de Rita et à lui donner une voix sur scène, portée par la talentueuse comédienne Bwanga Pilipili.

    L’importance de la représentation et de la voix

    La pièce « Portrait de Rita » est plus qu’un simple récit ; c’est un témoignage qui vise à sensibiliser le public aux réalités des violences policières et à ouvrir un dialogue sur les questions de racisme systémique. La représentation de Rita sur scène par Bwanga Pilipili permet d’incarner ces luttes, de leur donner un visage humain.

    Laurène Marx se positionne ainsi comme une porteparole des minorités et des voix souvent étouffées. Le travail d’écriture de Marx ne se limite pas à la simple narration d’histoires, mais s’intéresse aux mécanismes qui enferment les individus dans des cycles de violence et d’exclusion.

    La mise en scène et l’impact émotionnel

    Le cadre de « Portrait de Rita » est choisi avec soin.

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    La pièce sera présentée au Théâtre Ouvert à Paris du 11 au 30 septembre dans le cadre du Festival dAutomne, puis en tournée au Mans et à Strasbourg en janvier, et à Lille en février. La mise en scène promet d’être poignante, utilisant la puissance des mots et des performances pour susciter une forte réaction émotionnelle dans le public.

    La bande sonore de la pièce, qui inclut des artistes tels que Throbbing Gristle, Etta James et Nina Simone, accentue encore plus l’impact de l’histoire. Ces choix musicaux reflètent les luttes et les triomphes des personnages, ajoutant une dimension émotionnelle supplémentaire à la performance.

    Un témoignage des luttes contemporaines

    « Portrait de Rita » ne se contente pas de raconter une histoire individuelle ; il évoque également des problématiques sociétales plus larges. Laurène Marx incarne une voix critique dans un monde où les injustices sont fréquentes. La violence policière, particulièrement à l’encontre des minorités, est un sujet qui nécessite une attention urgente. La pièce permet de :

  • Sensibiliser le public : En exposant des réalités troublantes et souvent ignorées.
  • Favoriser le dialogue : En encourageant les discussions autour de la violence et de l’exclusion.
  • Valoriser les voix marginalisées : En offrant une plateforme aux histoires personnelles et aux luttes collectives.
  • Conclusion : un regard vers l’avenir

    Laurène Marx, à travers son œuvre, nous rappelle que le théâtre a le pouvoir de réformer, de guérir et de réveiller les consciences. « Portrait de Rita » est une invitation à comprendre et à ressentir la douleur mais aussi la force des individus face à l’adversité. Grâce à des œuvres comme celle-ci, nous sommes encouragés à ne pas rester passifs mais à agir contre les injustices.

    Ces récits essentiels, portés par des interprètes comme Bwanga Pilipili, nous rappellent que le langage est en effet mouvant et qu’il peut changer notre compréhension du monde. Les voix du théâtre, comme celle de Laurène Marx, deviennent des instruments de transformation sociale, offrant à chacun d’entre nous l’opportunité de réfléchir à notre place dans la société et aux significations plus profondes de nos luttes.